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Le 1er avril 2025 : Argent, amour et compromis : mon déclic pour mieux en parler
C’était un samedi matin comme les autres. Mon conjoint et moi étions en pleine discussion sur le programme de la journée lorsqu’il a lancé, tout naturellement, qu’il voulait acheter une nouvelle télévision. Nouvelle télévision? Je n’avais pas le souvenir d’avoir voté pour cette dépense au conseil d’administration conjugal. En plaisantant, j’ai répondu : « Ah, parce que c’est dans notre budget, ça? » Et là, son regard un peu surpris m’a frappée. Je ne savais même pas combien d’argent il restait sur notre compte commun. J’ai ri pour détendre l’atmosphère, mais intérieurement, je me suis sentie… perdue. Pourquoi est-ce que je n’osais pas poursuivre cette discussion? Pourquoi l’argent, pourtant si central dans nos vies, restait-il un sujet presque tabou dans notre couple?
En creusant la question, j’ai réalisé que ce malaise venait de loin. Dès l’enfance, on nous inculque des messages différents selon notre genre. Les filles sont encouragées à être prudentes, économes, et à éviter les risques, tandis que les garçons entendent des messages valorisant l’ambition et l’audace. Pas étonnant qu’à l’âge adulte, on se retrouve parfois à douter de notre place dans les discussions financières. Mais soyons clairs : ces stéréotypes sont dépassés, et il est temps de s’en débarrasser une
bonne fois pour toutes.
À cela s’ajoutent des craintes bien installées. La peur de créer un conflit ou celle de ne pas paraître légitime si nos revenus sont inférieurs à ceux de notre partenaire. Et puis, il y a ce mythe insidieux qui voudrait que la personne qui gagne le plus ait aussi le dernier mot sur les finances. Non seulement cette idée est fausse, mais elle dévalorise tout ce que nous apportons à la relation. L’argent n’est pas une simple addition de chiffres ; c’est un projet collectif, une construction commune où chacun a son rôle à jouer.
J’ai aussi appris que la communication est essentielle. Les discussions sur l’argent peuvent être maladroites, car nos approches sont souvent différentes. Là où j’ai besoin de parler avec mes émotions, mon conjoint préfère une approche plus directe et rationnelle. Et je ne vais pas mentir : parfois, ça donne lieu à des conversations dignes d’un téléroman! Mais en y mettant de la bonne volonté, du respect et en prenant le temps d’écouter l’autre, on finit par dépasser ces appréhensions et trouver un terrain d’entente.Un déclic pour moi a été la découverte du livre « L’Amour et l’argent : guide de survie en 60 questions » d’Hélène Belleau. Il m’a ouvert les yeux sur les dynamiques financières dans un couple et m’a appris à poser les bonnes questions sans stress ni jugement. Une lecture à mettre dans toutes les bibliothèques!
Finalement, ce qui a fonctionné pour moi, c’est de commencer petit. Pas besoin de se lancer dans un débat sur l’épargne retraite dès la première discussion. Un objectif commun, comme économiser pour un projet qui nous tient à cœur, peut être une excellente entrée en matière. Et surtout, se former. En comprenant mieux des sujets comme la budgétisation et l’investissement, j’ai gagné en assurance et en sérénité.
Parler d’argent, ce n’est pas juste gérer des comptes. C’est rêver ensemble, aligner nos valeurs et construire l’avenir que nous voulons partager. Alors, pourquoi hésiter? Après tout, l’argent, bien géré, n’est rien d’autre qu’un outil pour vivre la vie qu’on souhaite. Et ça, c’est un sujet qui mérite non seulement notre attention, mais aussi un peu d’enthousiasme.
Une romantique réaliste